- A-t-il seulement conscience de la chance qu’il a ?
- Il le sait votre majesté.
- John …
- Je ne suis pas la reine
- Vous serez toujours celle qui régnera sur mon cœur. Donnez-moi votre main …
Se tournant vers lui, elle lui tendit sa main. Il déposa dans sa paume, une bague portant son sceau.
- Si un jour vous avez besoin, envoyez-moi un message signé avec ceci et je viendrai.
- Je ne sais si …
- Gaëlle, donnez-moi au moins le plaisir de savoir que je pourrais vous protéger.
- Merci Sir.
- Dites-le un fois, rien qu’une fois …
- John
Il porta alors sa main qu’il tenait toujours dans la sienne jusqu’à sa bouche et la baisa.
- Je vous aime
Il n’attendait aucune réponse de sa part, il savait qu’à l’instant où ses yeux s’étaient posés sur Gisborne, il avait définitivement perdu celle qu’il aimait. Il se remit donc en marche et lui donna l’ultime preuve de son amour pour elle, en déposant sa main dans celle du shérif.
- Prenez-en soin Gisborne. Elle est le plus beau joyau que l’Angleterre ait porté.
- Aucune autre ne sera plus heureuse.
Un page venait de s’approcher et tendit une boîte au roi qui en sortit un parchemin.
- J’ai décidé de rétablir Lady Ken …Gisborne dans ses droits.
- Sir … Intervint Gaëlle
- Je n’ai pas besoin de ce titre ni de votre fortune, Gaëlle. Titre qui a présent est dévolu à votre mari. Gisborne, en tant qu’époux, vous administrerez les biens de votre épouse à votre guise. Etant bien entendu qu’à sa mort, ses enfants en hériteront qu’ils soient fille ou garçon !
- Cela va de soit, répondit Guy plus froid que jamais.
- Bien, il est temps pour vous de partir, déclara le roi.
Le page ouvrit la porte du carrosse, Guy aida Gaëlle à y monter. Elle ne jeta aucun regard en arrière. John avait déjà rejoint son bureau. Une fois que Gisborne ait pris place, la voiture démarra.
Gaëlle n’osait pas regarder son mari. Le dernier cadeau de John avait été une ultime humiliation envers lui. Lui offrir un rang, faire de lui, grâce à la fortune de son père, l’un des hommes les plus puissants du pays, ressemblait surtout à un dédommagement. Le cocu recevait du roi, le prix de l’infidélité. Tête basse, elle murmura :
- Je suis désolée
- Pas maintenant Gaëlle.