par Liv25 Jeu 2 Avr - 20:06
Dans le couloir résonna alors le rire de Guy, un rire à la fois de soulagement, de surprise et d'amusement. Marian sourit et se dit que tout espoir n'était peut être pas perdu. Elle alla rejoindre les autres convives et leur fit part du réveil de Gaëlle. Pendant la soirée, les enfants purent aller embrasser leur gouvernante. Son état de santé les inquiétait mais elle trouva les mots pour les réconforter. Enfin tout le monde put aller se coucher pour la première fois depuis plusieurs jours sans être inquiet.
Pendant la nuit, Guy sortit de son bureau et se dirigea vers la chambre de la malade. Il entra dans la pièce silencieusement, elle était là allongée dans ce lit pâle à la respiration sifflante. Soudain, il fut transporté un an et demi plus tôt et chancela. Les souvenirs de son épouse lui revinrent en mémoire, la façon dont elle était morte entre ses bras. Ce fut plus qu'il ne put supporter. Il avait la main sur la -poignée quand elle l'appela.
- Guy ...
Il inspira profondément et s'approcha de son lit.
- Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour vous?
- J'ai soif ...
- Djaq nous a prévenu que vous auriez ce genre de symptôme.
- S'il vous plaît
- Bien sûr, lui répondit-il en l'aidant à boire. Puis doucement, il remit ses cheveux en place et lui dit. Tu nous as fais une belle frayeur, tu sais?
- Je suis désolée.
- Tu n'y es pour rien. Tu n'as pas à t'excuser pour les actes de cet homme. Si je le tenais ... dit-il plus dur.
- Merci sir Guy
- Guy ...
- Ce n'est pas convenable.
- Nous avons déjà fais pire que de nous appeler par nos prénoms.
- J'aimerai l'oublier.
D'un geste las, elle se laissa retomber sur les oreillers. Il lui prit la main dont il embrassa le paume. Elle tenta de la lui reprendre.
- Ne jouez pas avec moi. Je n'ai ni la force ni le désir de vous résister et je ne pourrais supporter vos revirements. Je ne suis pas Amicia et ne le serait jamais. Elle vous manque et j'en suis désolée, mais je ne suis pas un jouet dont vous pouvez disposer à votre guise. Si je ne peux avoir votre amour, laissez moi un peu de respect.
- Je suis désolé
- Non, vous n'êtes pas désolé. Vous vous complaisez dans votre malheur et rien d'autre n'a d'importance. Robin et Marian m'ont proposé de m'héberger jusqu'à ce qu'il parvienne à plaider ma cause auprès du Roi et j'ai accepté. Je partirai dés que Djaq me donnera l'autorisation de me lever.
- Non!
- Vous ne pouvez pas m'en empêcher!
- Les enfants ont besoin de toi!
- Les enfants viendront me voir à Locksley!
- J'ai besoin de toi!
- Tout autre fille des rues ou de cuisine fera l'affaire. Je pencherai plus pour les prostituées, elles ne s'attachent pas, elles!
Il prit son visage entre ses deux mains et l'embrassa. Ce fut un baiser affamé, un de ceux trop longtemps contenu. Un baiser qui ne s'adressait qu'à elle et auquel elle répondit avec passion. Mais elle le repoussa.
- Laissez-moi, je vous en prie Guy. Laissez-moi, l'implora-t-elle.
- Je ne peux pas. Je ne le veux pas. Je veux que tu restes avec moi. Je te veux à mes côtés. Me sentir en toi. Je veux que ton sourire illumine mes journées, te voir avec mes enfants. Je ne veux plus imaginer ce château sans ta présence. Mais pardonnes-moi, Gaëlle, je suis désolé, ne me demande pas de t'aimer. J'en ai perdu la capacité avec Amicia. Elle a emmené cette part de moi avec elle.
- Voilà à quoi je serais réduite? Me contenter des restes d'Amicia?
- Non, tu aurais ton existence propre à mes côtés.
- Vous allez m'installer dans mes meubles? Comme votre maîtresse?
- Je vais t'épouser, Gaëlle.
- M'épouser? Mais vous ne m'aimez pas!
- Beaucoup de mariage se sont fais sur beaucoup que ce que nous partageons. Nous nous désirons , il y a une alchimie entre nous. Nous serons amis et amants.
- Je ne sais pas ...
- Nous en reparlerons demain.
Il déposa un baiser léger sur le front et sorti de la chambre la laissant seule à sa réflexion.