par Liv25 Sam 4 Avr - 21:08
Elle l'attendait, pâle, assise très droite dans le fauteuil qu'il avait fait faire pour elle. Il n'eut pas besoin de parler, elle comprit en levant les yeux vers lui. Il s'attendait à des cris, des larmes mais elle ne dit rien. Il aurait préférer cependant une toute autre réaction que cette résignation. Il aurait voulu qu'elle se batte, qu'elle refuse cette décision. La faire réagir, voilà ce qu'il désirait.
- Gaëlle ...
- Quand dois-je partir?
- A la fin de la semaine ... mais je te promets, jura-t-il en collant ses mains dans un geste de prière. Je viendrai te chercher.
- Bien sûr ...
- Je ne te laisserai pas là bas.
- Cela reste à voir ... Encore faut-il qu'il te laisse m'approcher.
- Rien ni personne ne m'en empêchera.
- Je dois te croire sur parole? Tu ne cherches même pas à te battre pour me garder.
- S'il n'y avait que nous, je t'emmènerai loin de tout cela. Mais il y a trop de vies en jeu...
- Je peux te poser une question? Lui demanda-t-elle très calmement.
- Bien sûr
- Aurais-tu offert Amicia à Jean?
Il s'était attendu à cette question. Il avait imaginé qu'elle lui aurait jeté au visage dans un coup de sang mais jamais il n'avait pensé qu'elle le ferait aussi froidement, en le regardant droit dans les yeux.
- Tu as si peu de foi en moi?
- Tu ne m'a jamais prouver que tu m'aimais.
- Gaëlle, je ...
- Non ! S'écria-t-elle. Ne dis rien. Je refuse que tu me mentes encore une fois. Maintenant, Sors!Va-t-en! Va rejoindre ton mausolée! Cours mettre ton visage dans ses robes! Vis avec ton fantôme et assures lui de ton amour éternel! Je ne serais plus ...
La jeune femme du reprendre son souffle avant de reprendre.
- Va t'en Guy. Laisse-moi une fois pour toutes.
- Tu n'es pas toi même. Tu ne penses pas ce que tu dis.
Il tenta de la prendre entre ses bras mais elle recula. Il n'imaginait pas le mal qu'il venait de lui causer. Il tenait là, la possibilité de lui prouver qu'il tenait à elle, à leur mariage mais il la renvoyait. A cet instant précis, elle compris ce qu'il avait ressenti lorsqu'il avait perdu Amy. Son cœur n'était plus qu'une plaie béante, elle avait perdu tout espoir. Elle serra si fort ses poings que ses ongles vinrent s'enfoncer dans ses paumes. Cet homme avait été tout ce qu'elle avait désiré. Ces dernières semaines avaient été un rêve. Il s'était ouvert à elle, lui avait fait vivre des heures merveilleuses, lui avait permis d'espérer ... Mais tout n'était que mirage. Elle avait finalement compris où était sa place. Elle irait donc à Londres, attendrait qu'on lui annonce l'annulation de son mariage et épouserait l'homme choisit par le roi et oublierait qu'un jour elle avait rêvé d'un autre destin. Perdue dans ses pensées, elle ne vit pas Guy approcher. Et quand il l'enlaça, elle ne put le repousser. Son étreinte était trop serrée, il était trop fort.
- Ecoutes-moi bien Gaëlle, je viendrai te chercher. Je ne sais pas quand ni comment mais je ne t'abandonnerai à entre les mains de cet homme. Mais comprends-moi, trop de vie dépendent de moi. Je ne peux pas les mettre en danger par caprice personnel.
- Ne t'inquiètes pas Guy, tu ne cesses de me le répéter, je suis jeune et j'oublierai. Peut être même qu'un jour, je rirai de ma propre stupidité. D'ailleurs, je porterai un toast en ton nom quand Jean fera de moi, l'épouse de son héritier. Quand il fera de moi, la future reine d'Angleterre.
Sur ce, profitant de la surprise de son mari, elle quitta ses bras et lui ouvrit la porte.
- Va maintenant, Amicia t'attends.